La cité de Calvin et son grand domaine dit le canton de Genève a, avec la Suisse, 5 km de frontière. Petit bout de terre dans l’enclave française, Genève peut parfois être perçu comme monotone, ennuyeuse, voire apocalyptique…
C’était sans compter sur une centaine d’irréductibles graveleux, des moustachus, des poilus, des amateurs de bières, de se retrouver pour un parcours de 135 km de vélo Gravel dans les chemins boueux pour faire le tour de ce magnifique canton.
Monsieur Damien Bisetti de Vélosophe (Le magasin, les bières…Hum les bières…) nous donne rendez-vous sur Strava pour une randonnée. 150 inscrits, mais finalement environ 70 au départ sûrement à cause du temps un peu… Pluvieux-boueux du jour.
Pas de frais d’inscription, mais une cagnotte pour le Bioparc de Versoix qui est un refuge pour animaux.
Le rendez-vous est pris le dimanche matin 25 septembre à 8 h au Reposoir à Genève.
Nous avons tous le parcours sur nos GPS et nous faisons 2 groupes (soi-disant) par niveau et je fais partie du 2e. Nous partons 10 minutes après.
Je le dis tout de suite : une randonnée ? Noooon, le graveleux n’aime pas la « randonnée » alors dès les premiers hectomètres boum, 30kmh de moyenne, pulse haut et c’est parti...
La rando-sportive se déroule super bien, direction Chambésy, Cret-dEi, Sauverny, Bossy, Grand Saconnex… PAUSE… Un feu rouge, ouf… Je discute avec un homme rempli de boue à ma droite et me dit : « Ça va vite non ? Je ne vais pas tenir à ce rythme… » Oui, tu as raison…
Après le passage du Cern (km 40) le groupe s’éclate (comme le pneu d’un participant), nous formons rapidement un groupe d’une petite 10 aine et nous nous quitterons plus jusqu’au ravitaillement du km 80.
Nous passons Bourdigny, Choully, Foret de Grands Bois, Parcelle des Marroniers, Dardagny, La Plaine…
Je découvre des chemins fantastiques, des singles tracks, des chemins forestiers, du technique, du facile, nous avons un peu de portage sur une montée et la pluie nous rattrape à partir de ce moment-là, nous mettons tous notre veste de pluie sur nos maillots crasseux…
Le rythme est toujours bien soutenu, mais c’est gérable, mais j’avoue que j’attends avec impatience le ravitaillement organisé par Vélosophe…
On passe Landecy, et enfin une pause… Et là… Un moment de magie gustative…
Prenez de l’eau, rincez-vous la bouche remplie de boue et cracher, puis prenez dans la main ce petit verre en carton avec une cuillère en bois et déguster. BIM BAM BOUM, un ricochet dans la tête. Après 4 h de vélo nous mangeons un riz au lait vanille fait maison par Andrea, la femme de Damien… Rajoutez-y du sirop d'érable Mawoo et vous avez une avalanche de saveurs qui met une super ambiance autour de cette petite table et tout le monde a le sourire. Une ambiance vraiment magique, un temps suspendu…
Mais comme tout temps suspendu qui doit s’arrêter, nous reprenons les vélos et nous partons pour les 50 derniers kilomètres qui se font très bien jusqu’à la forêt de Jussy ou pour ma part, j’éclate mon pneu de manière incompréhensible… Tout le monde part et je reste tout seul dans cette forêt où je me fais engueuler par une dame qui à peur des vélos... Allé zou je répare. Tout le monde qui passe me demande si cela va… Un participant s’arrête (Maël Halet) puis un deuxième qui me prête sa pompe pour mettre un peu plus de pression, car ma pompe est fébrile.
Je croise à ce moment le team Amani…(Le projet AMANI rassemble des initiatives visant à renforcer l'inclusivité dans le cyclisme et à créer des opportunités pour les cyclistes basés en Afrique.)
Je roule ensuite jusqu’à Asnières où l’on passe dans le domaine viticole de la Côte d’Or, et je finis la «randonnée» au Reposoir pour une bonne bière offerte par le Vélosophe et un fish and chips bien goûtu.
Piou… Que dire en conclusion de cette journée de 6 h de vélo, 142 km et 1 100 m de dénivelé ?
Ce fut encore une fois une belle expérience sur le vélo, un super tracé sur les chemins du canton du bout du monde. Un riz au lait qui restera à jamais gravé dans mes synapses. Des graveleux valeureux. Un casque Rose tout boueux. Merci !
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