Kit de survie pour le cycliste solo longue distance: Comment rouler longtemps et rester vivant !
- le casque rose
- 3 juin
- 19 min de lecture

300 km en solo, sur route ou en gravel... Sérieusement, qui fait ça ? Toi, apparemment. Rouler aussi longtemps tout seul, c’est un défi un peu fou – et c’est pour ça qu’on adore ça. Pour t’éviter de finir en mode zombie au bord de la route, voici le kit de survie pour le cycliste solo longue distance qui t’aidera à rouler loin... et à rentrer vivant (avec le sourire, si possible) ! Au programme : conseils pratiques, anecdotes croustillantes et touche d’autodérision, le tout en mode tuto pour que tu t’attaques à la longue distance en solo dans les meilleures conditions. Allez, en selle ! 🚴♂️
Avant de partir : prépare le terrain
Avant de te lancer à l’assaut de 300 km d’un coup, assure-toi que toi et ta monture êtes prêts à affronter l’épopée. On ne va pas se mentir, partir sur un ultra sans préparation, c’est comme partir faire Koh-Lanta sans couteau : risqué. Voici comment peaufiner les préparatifs :
Entraîne-toi progressivement : Si tu n’as jamais dépassé les 150 km, ne vise peut-être pas 300 km d’entrée de jeu. Augmente les distances petit à petit – d’abord 150 km, puis 200 km – pour habituer ton corps à de longues heures en selle et tester ton matos sur la durée. Ces sorties d’entraînement te permettront de comprendre comment ton corps et ton mental gèrent l’effort au long cours. En gros, entraîne-toi comme Rocky, version cycliste : montage musical en moins.
Check-up médical (optionnel mais sage) : Un petit passage chez le médecin ne fait pas de mal, surtout si ça fait longtemps. Histoire de vérifier que ton cœur est OK pour tirer la machine pendant 12+ heures. Ce serait ballot de découvrir un pépin de santé en plein no man’s land. Mieux vaut prévenir que guérir (et rester vivant, c’est le but, rappelons-le).
Planifie ton parcours : Partir à l’aventure c’est bien, savoir où tu mets les roues, c’est mieux. Trace ton itinéraire à l’avance sur ton GPS ou à l’ancienne avec une carte. Note les villages, les intersections clés, et repère où tu pourras ravitailler en eau et en nourriture. Se perdre peut mener à de jolis détours, mais ça peut aussi rallonger la sauce de façon imprévue (pas génial sur un 300+ km). Anticipe également le profil : si ton parcours grimpe, prépare-toi mentalement aux côtes et adapte éventuellement tes braquets avant le départ. Petit conseil d’ami : oublie la chasse au KOM ce jour-là, ce n’est pas une course. Partir sur un rythme pépère te permettra d’aller plus loin. Comme pour un marathon, on ne démarre pas à fond les ballons : trouve un rythme que tu peux tenir des heures sans te mettre dans le rouge. Tu auras tout le loisir d’accélérer sur les 50 derniers kilomètres si tu te sens encore frais (et seulement dans ce cas-là).
Météo et timing : Checke la météo pour éviter les surprises du style orage diluvien ou canicule infernale le jour J. Adapte ton horaire de départ en conséquence : un départ à l’aube pour profiter de la fraîcheur, ou en pleine nuit si tu aimes voir le soleil se lever quelque part au 100e km (c’est magique, mais ça pique les yeux). Informe quelqu’un de ton plan (parcours prévu, horaires approximatifs), histoire qu’on envoie pas la patrouille parce que tu n’as plus de réseau au fin fond de la pampa. Bonus sécurité : si tu as un tracker GPS ou une appli de partage de position en live, active-la, ça rassurera tout le monde (y compris toi).
En somme, prépare ton coup comme une petite expédition : entraîne-toi, planifie et anticipe. Ça enlève une bonne dose de stress le jour du départ, et tu pourras te concentrer sur l’essentiel : pédaler, pédaler, et encore pédaler... 🎶
Kit de survie pour le cycliste longue distance : la check-list indispensable
Qui dit kit de survie dit équipement adéquat ! En solo sur longue distance, il faut pouvoir compter sur toi-même et sur ton matos. Voici la check-list du cycliste long-courrier, à adapter selon tes besoins (et la place dans tes sacoches) :
Outils et réparations : Multi-outil complet (pour resserrer à peu près tout), démonte-pneus, chambres à air de rechange (au moins deux, parce que Murphy adore les crevaisons en série), kit de rustines, pompe à main (ou cartouches CO₂ si tu maîtrises), un dérive-chaîne et une attache rapide (oui, ta chaîne peut casser, et tu seras content de jouer les MacGyver du dimanche), quelques colliers rilsan (serre-fils) et un bout de ruban adhésif costaud. Avec ça, tu pourras faire face à 90% des pépins mécaniques de base. Astuce : emballer un petit bout de chambre à air usagée et de gaffer autour de ta pompe, ça peut servir d’isolant, de joint, de truc pour attacher n’importe quoi qui pendouille... Bref, le kit du bricoleur itinérant.
Équipement vélo : Ton vélo doit être en parfait état avant le départ. On parle d’une révision complète : pneus en bon état (adieu le bout de verre planqué qui attend son heure), patins ou plaquettes de frein ok, visserie serrée, et transmission fluide. Un petit nettoyage + lubrification de la chaîne s’impose, histoire d’éviter les couinements agaçants et les sauts de vitesse. Hors de question de partir avec un dérailleur mal réglé qui te fait « clac-clac » à chaque coup de pédale – 10 heures de tic-tic, ça rend dingue ! Emporte une lumière avant et arrière bien chargée (même si tu pars de jour, on ne sait jamais quand tu finiras…) et éventuellement une frontale si tu roules de nuit. Ajoute un gilet réfléchissant ou des bandes réflectives sur ton sac/ta veste pour être visible comme un sapin de Noël sur la route. Casque obligatoire (tu le sais, mais on préfère le répéter, c’est littéralement ta vie).
Vêtements et confort : Sur une longue distance, le confort prime. Opte pour ton cuissard le plus confortable (celui avec lequel tu pourrais t’asseoir sur des punaises… enfin presque). N’hésite pas à utiliser de la crème antifrottement (aka la crème chamois) généreusement sur les zones de contact – croisl-moi, tes fesses t’en remercieront au 200e kilomètre. Prends des vêtements adaptés aux variations de météo : manchettes, jambières, veste de pluie légère, coupe-vent, etc. Même s’il fait chaud, emporte un coupe-vent ou une veste car après des heures d’effort, tu peux te refroidir vite lors des pauses ou si la nuit tombe. Pour le gravel ou la haute montagne, les températures peuvent chuter brutalement le soir, prévois de quoi ne pas finir en glaçon. Des gants confortables peuvent prévenir les engourdissements des mains, et change régulièrement de position de mains sur le guidon pour soulager ton dos et tes épaules. Ajuste ton vélo pour être à l’aise : n’hésite pas à relever un poil le guidon ou à choisir une selle que tu connais bien. Mieux vaut sacrifier un peu d’aérodynamisme et gagner en confort, surtout sur l’ultra distance. En gros, le look « cycliste de l’espace » c’est secondaire, pense d’abord à ton popotin et à ton dos.
Navigation et électricité : Qui dit longue sortie dit gadgets gourmands en batterie. Assure-toi que ton GPS/compteur est chargé à bloc, et envisage une batterie externe (powerbank) pour recharger en route (GPS, téléphone, éclairages... on n’est pas chez les Amish). Emporte ton téléphone portable chargé, bien sûr, pour les urgences (et poster une story à mi-parcours, très important 😜). Si tu pars vraiment en mode sauvage (grosse balade gravel loin de tout), une petite boussole et une carte papier de la région peuvent sauver la mise si la technologie flanche. (Oui, ça veut dire peut-être imprimer des trucs, comme en 1995).
Divers qui sauvent la vie : Quelques billets et une carte bancaire (pour acheter de l’eau, de la nourriture, ou en dernier recours se payer un taxi/train si vraiment ça tourne mal), une pièce d’identité, ta carte d’assurance santé (on ne sait jamais). Des sachets de sel ou comprimés d’électrolytes si grosse chaleur (histoire d’éviter de finir en raisin sec). Un petit chiffon ou des lingettes pour les mains (après une réparation chaîne bien grasse, tu apprécieras). Eventuellement une couverture de survie ultra légère si tu pars de nuit ou en montagne – ça pèse rien et en cas de pépin ça peut tenir chaud en attendant de l’aide. Et bien sûr, de quoi manger et boire... mais ça mérite bien une section à part (voir plus bas).
En cochant tout ça, tu pars l’esprit tranquille, paré à affronter à peu près toutes les situations. Mieux vaut porter 200 g de bricoles en plus que de se retrouver coincé comme un idiot à 100 km de la maison pour un truc qu’on aurait pu réparer soi-même ! Crois-en l’expérience collective de milliers de kilomètres : l’autonomie, c’est la liberté.
Savoir gérer les pépins mécaniques
Rouler en solo signifie une chose claire : MacGyver, c’est toi. Si une tuile mécanique arrive au fin fond de la cambrousse, tu ne pourras compter que sur toi-même (et sur le matos que tu as emporté) pour repartir. Voici comment éviter que le moindre pépin ne se transforme en cauchemar :
Prévention avant tout :* La meilleure façon de gérer une panne, c’est encore de l’éviter. On l’a dit plus haut, un vélo bichonné avant le départ réduit énormément les risques de problèmes. Vérifie particulièrement les pneus (les coupures ou morceaux de verre planqués, c’est le mal), et la transmission (chaîne usée ou mal lubrifiée = risque de casse ou de saut de vitesse). Visse bien tout, teste tes freins. Si quelque chose te semble louche la veille, règle-le ou fais-le régler en atelier. Un câble effiloché ? Change-le avant de partir. Ce petit bruit bizarre dans le boîtier de pédalier ? Ce n’est pas "rien", fais vérifier. Chaque petit souci potentiel est un gros souci en puissance à 150 km de chez toi.
Apprends les bases de la mécanique vélo : Sans te transformer en mécano pro, tu dois savoir faire les réparations de base qui peuvent t’arriver en route. La crevaison, évidemment – si tu ne sais pas réparer un pneu, entraîne-toi dans ton salon, c’est le B.A.-BA. Savoir réparer une chaîne qui a déraillé ou cassé (avoir déjà utilisé ton dérive-chaîne au calme une fois, pour comprendre comment remettre un maillon, c’est mieux que de découvrir l’outil sur le bord de la route). Savoir régler rapidement un dérailleur qui frotte ou un frein à disque qui couine. YouTube est ton ami : y a plein de tutos mécaniques en ligne, profite-en pour devenir le roi de la bricole avant le grand jour. C’est amusant comme, seul au milieu de nulle part, on peut retrouver du réseau juste pour regarder un tuto « comment redresser une patte de dérailleur avec une pierre et du génie ». 😅
Reste calme et fais preuve de créativité : Le jour J, si un pépin survient, ne panique pas. Installe-toi à l’abri, respire un coup et réfléchis. La clé c’est d’improviser avec ce qu’on a. Un morceau de pneu coupé ? Utilise un emballage de barre énergétique en guise de « rustine interne » (technique du billet de banque ou du papier de barrette pour boucher un trou dans un pneu coupé). Un porte-bagages qui se dessoude ? Les colliers rilsan et le gaffer le tiendront le temps de rentrer. Dérailleur arrière arraché par une branche en gravel ? Pas la fin du monde : tu peux transformer ton vélo en single-speed de fortune en raccourcissant la chaîne sur un rapport intermédiaire et continuer à rouler tant bien que mal. Anecdote véridique : j’ai déjà fini un brevet de 200 km en attachant mon dérailleur cassé avec de la ficelle et en mode pignon unique – pas rapide, mais ça m’a ramené à la maison. Moralité : il y a (presque) toujours une solution D si tu gardes ton sang-froid.
Plan B en cas de galère majeure : Parfois, malgré toute ta bonne volonté et tes talents de bricoleur, ça ne repart pas (une casse de cadre, ça, à part un sortilège vaudou... compliqué). Dans ce cas, il faut savoir jeter l’éponge intelligemment. Aie toujours sur toi de quoi appeler un proche, un taxi, ou trouver la gare la plus proche. Avoir de l’argent liquide peut dépanner si tu tombes sur un bon samaritain qui peut te dépanner (le fameux « je vous paie l’essence si vous me rapprochez de la civilisation »). Ce n’est pas un échec de rentrer en voiture ou en train quand vraiment ça veut pas : c’est de la survie, point. Le principal, c’est de revenir entier pour pouvoir rouler une autre fois.
En résumé, sois prêt à tout, et surtout reste zen. Les soucis mécaniques, ça fait partie de l’aventure cycliste. Avec le bon équipement, un peu de connaissance et une attitude positive, tu pourras surmonter 99% des pannes sur la route. Et les 1% restants feront une super anecdote à raconter plus tard autour d’une bière 🍺 : « Cette fois où j’ai fini dans la benne d’un paysan avec mon vélo, tu la connais ? ».
Alimentation et hydratation : le carburant du long-courrier
Pour rouler des heures, il te faut du carburant en quantité... et de qualité. Un cycliste solo affamé ou déshydraté ne reste pas un cycliste très longtemps (il se change vite en loque humaine roulante, voire en fossile sur le bas-côté, ce qu’on veut éviter). Voici comment gérer ton ravitaillement sur une longue distance :
Mange et bois avant d’avoir faim ou soif : C’est LE conseil d’or des anciens. « Manger quand on a faim ou boire quand on a soif, c’est déjà trop tard ». Traduction : anticipe ! Commence à t’alimenter dès les premiers kilomètres et continue régulièrement. Par exemple, avale une petite portion (barre de céréales, fruit sec, pâte de fruit…) toutes les 30 minutes à 1 heure, et bois quelques gorgées d’eau au moins tous les quart d’heure. Même si tu n’en ressens pas encore le besoin, ton corps en aura besoin sur la durée. Si tu attends d’être au bout du rouleau pour réagir, le fameux coup de bambou (la fringale monumentale) te guette : tu sais, ce moment où tu n’as plus de jambes du tout et où tu te mettrais à manger de l’herbe tellement tu es en hypoglycémie. Évite ça 😉.
Diversifie les plaisirs (et les nutriments) : Après 8 heures à enfiler des gels sucrés au goût chimique, ton palais va crier pitié. Prends une variété d’aliments : du sucré et du salé, du mou et du croustillant. Des barres énergétiques, ok, mais aussi des fruits secs, des bananes, des biscuits, un sandwich léger (pain + jambon dinde par exemple). La variété t’évitera l’écoeurement de manger toujours la même chose sur des heures. Et puis un petit bout de fromage ou de saucisson à la pause du 200e km, ça peut faire des miracles sur le moral (vérité universelle du cyclisme). Certains cyclistes d’ultra distance ne carburent qu’aux sucres rapides du début à la fin (glucides faciles à absorber en continu), mais beaucoup te diront qu’un apport solide et salé de temps en temps change la vie. N’hésite pas à écouter ton envie du moment : une soupe salée la nuit, un café bien serré à l’aube, un Coca frais quand il fait chaud… tant que ça te fait du bien et que ça t’apporte de l’énergie, fonce. Ton estomac, c’est ton second moteur.
Évite le repas lourd en plein effort : Tu adores le cassoulet de mamie ou la tartiflette ? Nous aussi. Mais pas en plein milieu d’un 300 km, pitié. Ces plats riches collent au corps (et à l’estomac) et risquent de transformer tes coups de pédales en cauchemar indigeste. Garde les festins pour l’après-ride. Sur la route, privilégie le facile à digérer. Si tu t’arrêtes dans une boulangerie, un sandwich simple ou une part de tarte aux pommes passent mieux qu’un kebab-frites 😅 (même si, sur un malentendu, ça peut sembler la meilleure idée du monde à ce moment-là – résiste !).
Hydrate-toi intelligemment : L’eau est ton alliée numéro un. Deux bidons d’un litre sur le vélo, c’est l’idéal pour commencer. Remplis-les dès que tu en as l’occasion, surtout s’il fait chaud ou que la prochaine ville est loin. N’attends pas d’être à sec pour chercher de l’eau. Astuce : si tu as deux bidons, tu peux en mettre un avec de l’eau pure et un avec une boisson isotoniques ou même du sirop dilué (ça change le goût et t’apporte un peu de sucre en douceur). En période de grosse chaleur, pense aux électrolytes (pastilles de sel ou boisson sportive) pour éviter les crampes et compenser ce que tu perds en sueur. Surveille la couleur de ton pipi aux pauses techniques : si c’est foncé, bois plus ! (OK, c’est glamour, mais c’est un indicateur imparable).
Planifie tes ravitos : Regarde à l’avance où tu pourras trouver de l’eau et de la nourriture sur ton parcours. En France, de nombreux cimetières ont des points d’eau potable très utiles (et non, tu ne dérangeras personne). Les cafés, boulangeries, supérettes seront tes oasis. En mode gravel dans la cambrousse, il faudra peut-être compter sur la bonne vieille fontaine de village ou la gentillesse d’un habitant pour remplir tes gourdes. Anticipe le fait que la nuit, tout sera fermé : emporte assez de réserves pour tenir jusqu’au matin si tu roules tard. Mieux vaut trop que pas assez – tu brûleras de toute façon un nombre colossal de calories (un 200 km peut représenter plus de 6000 kcal dépensées, soit deux à trois journées de bouffe ! Imagine 300 km…). Donc ne mégote pas sur les barres de céréales : la faim est l’ennemie.
Anecdote croustillante : lors d’un 250 km en été, j’ai mal géré mon stock de bouffe en pensant trouver un restaurant ouvert tard le soir. Résultat : dernier ravito introuvable, fringale totale à 30 km de l’arrivée. Je me suis retrouvé assis sur un trottoir, à 23h, en train de dévorer un paquet de Haribo Crocos acheté dans la seule station-service ouverte. Ce n’était pas très gastronomique, mais je peux te dire que sur le moment c’était le meilleur repas de ma vie 😅. Moralité : prévois toujours un backup de nourriture sur toi, même quand tu penses que “ça va le faire”. Parce qu’à 10 km/h vent de face en fin de parcours, ces 30 km restants peuvent durer une éternité…
En résumé, mange et bois régulièrement, varie les plaisirs et reste à l’écoute de ton corps. Un cycliste bien ravitaillé est un cycliste heureux (et en vie). Ton carburant, c’est ton trésor : gère-le bien pour éviter la panne sèche, et tu verras l’arrivée le sourire aux lèvres plutôt que les yeux dans le vague.
Le mental : endurance de l’esprit
Sur 300 km en solo, le mental compte autant que les jambes. Tu vas passer par toutes les phases : l’enthousiasme du départ, la confiance des 100 premiers km, le doute au 180e, le petit désespoir du 250e, puis l’euphorie de sentir l’arrivée approcher. C’est normal, et c’est là que ton état d’esprit fera la différence. Voici comment forger un mental de champion de l’ultra :
Décompose l’effort : Ne pense pas d’emblée “plus que 300 km” sinon tu vas te faire peur. Coupe ton parcours mentalement en morceaux digestes. Par exemple, dis-toi “prochaine étape : le ravito du km 50”, puis “mi-parcours à 150”, etc. Chaque petite étape atteinte est une victoire qui te motive pour la suivante. Parfois, quand ça va moins bien, avance kilomètre par kilomètre : “allez, encore 5 km avant de m’offrir une barre de céréales supplémentaire”, ce genre de micro-objectif tout bête peut te rebooster. L’expression “comment manger un éléphant ? Une bouchée à la fois” s’applique bien aux longues distances.
Adopte le bon rythme dès le début : On l’a déjà dit, mais on insiste parce que c’est crucial : ne pars pas comme un dératé. Le but n’est pas d’arriver le plus vite possible, le but c’est d’arriver tout court. Tiens-toi à un rythme d’endurance, pépouze, surtout sur les 100 premiers km. Tu économiseras ainsi du jus pour les moments plus durs plus tard. Rappelle-toi : “qui veut voyager loin ménage sa monture”. Si tu te sens trop lent au début, ignore cette petite voix qui te dit d’accélérer. Conserve ton énergie. Tu nous remercieras quand tu doubleras ton moi impatient du début, effondré au km 250 😉. D’ailleurs, à vélo solo, oublie la moyenne sur ton compteur pour une fois, ça fait du bien ! Seul compte le plaisir de relever le défi et d’arriver sans encombres.
Positive, toujours : Des coups de mou, tu en auras. Des moments où tu te dis “mais qu’est-ce qui m’a pris ?”, où chaque côte paraît l’Alpe d’Huez et chaque faux-plat un supplice chinois. Dans ces moments, il faut ruser avec ton cerveau. Rappelle-toi pourquoi tu fais ça : pour le défi personnel, pour l’aventure, pour cette fierté que tu ressentiras en franchissant la ligne (même imaginaire) d’arrivée. Dis-toi que les passages difficiles sont temporaires, que ça va passer. Visualise-toi en train d’arriver au bout, de savourer ce moment. Persuade-toi que tu vas y arriver, et ton corps suivra (un peu de mauvaise foi ne fait pas de mal : “même pas mal aux jambes !” qu’il faut se répéter). N’hésite pas à te parler à voix haute pour te donner du courage – l’avantage d’être seul, c’est que personne ne t’entendra t’auto-encourager ou chanter “We Are The Champions” à tue-tête pour te galvaniser.
Accepte les hauts et les bas : Ton moral fera des montagnes russes, c’est normal. Un rien peut te filer la banane (une belle vue, un village où tu fais le plein, un message d’encouragement sur ton téléphone) et 10 minutes plus tard, un coup de fatigue te replombe. C’est le jeu. Ce qu’il faut, c’est ne pas te laisser décourager par un passage à vide. C’est peut-être un signe que tu as besoin de manger, de boire, ou de faire 5 minutes d’arrêt pour t’étirer et souffler. Prends ce qu’il te faut, et repars dès que tu le sens. L’important, c’est de toujours repartir. Chaque redémarrage est une petite victoire sur la tentation d’abandonner. Et quand vraiment la motivation flanche, pense à tous ceux qui voudraient être à ta place, à la chance que tu as de vivre ça. Après tout, tu payes (de ta personne) pour faire volontairement ce que d’autres considèreraient comme une torture… c’est que ça doit avoir du sens pour toi 😉 !
Mets-toi dans un bon état d’esprit : Dès le début, essaie de savourer l’expérience. Profite du paysage, de l’aube fraîche ou du coucher de soleil si tu y as droit. Dis bonjour aux vaches, apprécie le fait d’être libre sur ton vélo, sans autre souci que d’avancer. Ce mindset positif sera ton armure contre les moments durs. Le mental, c’est ton meilleur allié : un cycliste convaincu et heureux ira toujours plus loin qu’un cycliste qui subit.
Petite astuce pratique : garde en tête une récompense qui t’attend à l’arrivée (un énorme burger, une bière fraîche, une douche chaude, un bon dodo, ou tout ça à la fois). Se projeter sur ce petit bonheur aide à avaler les derniers kilomètres quand on en peut plus. Et n’oublie pas : la douleur est temporaire, la fierté est éternelle (celle-là, tu peux la ressortir, c’est kitsch mais vrai).
Seul sur la route : vaincre l’ennui
Rouler des heures en solo peut être grisant… mais soyons honnête, il y aura des moments de longue solitude où l’ennui guettera. Pas de coéquipier à chambrer, pas de peloton pour papoter… Juste toi, ton vélo, et la route (ou le sentier). Comment ne pas devenir chèvre sur les longues lignes droites monotones ou les chemins déserts ? Voici quelques idées pour occuper ton esprit et garder le moral :
Musique et podcasts : Prépare-toi une playlist de tes morceaux préférés qui te donnent la pêche, ou télécharge quelques podcasts passionnants à écouter en roulant. La musique peut donner un second souffle dans les moments de fatigue, et un podcast intéressant peut te faire oublier que tu pousses du braquet depuis 10 heures. ⚠️ Attention sécurité : si tu écoutes quelque chose, garde un écouteur seulement ou un volume très bas, question de rester attentif à ton environnement (la voiture qui arrive derrière toi mérite plus ton attention que les Beatles, sur le moment). Sur une petite route paumée ou une piste gravel sans personne, tu peux te permettre un peu plus de son, mais reste prudent.
Chante à tue-tête : L’avantage d’être seul, c’est que tu peux te lâcher. Personne pour se moquer si tu chantes faux. Alors défoule-toi sur tes hits favoris ! Le combo soleil couchant + fatigue + solitude peut donner lieu à des vrais concerts privés où tu es la star d’un soir. True story : à 3h du matin après 250 km, j’ai offert aux vaches un medley de Jean-Jacques Goldman dont elles se souviennent encore (elles n’avaient pas trop le choix de toute façon). Ça occupe, ça amuse, et ça maintient éveillé.
Jeux mentaux : Quand la musique ne suffit plus, occupe-toi l’esprit avec de petits jeux. Compte les panneaux routiers ou les balises kilométriques, invente-toi des défis du genre “atteindre ce château d’eau en moins de 10 minutes” ou “rattraper ce point noir au loin (ah non c’est une vache, tant pis)”. Tu peux aussi jouer à deviner la vie des gens dans les rares villages que tu traverses, imaginer des scénarios farfelus (“et si je m’installais ici et devenais berger ?” – le genre de pensée absurde qui peut surgir à la 12e heure de selle). Laisse ton esprit vagabonder, c’est aussi ça la beauté du voyage en solo.
Admire ce qui t’entoure : La meilleure façon de ne pas s’ennuyer, c’est encore de profiter pleinement de l’instant présent. Tu es seul, certes, mais regarde autour de toi : la nature, les paysages qui changent, le ciel, la faune (les chevreuils matinaux, les hérons près des étangs…). C’est presque méditatif. Apprécie la chance de vivre ça. Peu de gens passent autant de temps avec eux-mêmes, sans distractions modernes. Tu vas peut-être trouver que ça fait du bien à la tête. Rouler solo rend philosophe, profitons-en.
Socialise (si l’occasion se présente) : Solo ne veut pas dire que tu dois ignorer les humains. Si tu croises un autre cyclo ou des gens curieux, n’hésite pas à échanger quelques mots. Parler 5 minutes avec le boulanger en achetant ton sandwich, ça redonne le sourire. Un autre cycliste te double ou tu doubles quelqu’un ? Un petit bout de route ensemble en discutant, ça peut faire passer 20 km sans s’en rendre compte. Même un appel rapide à un ami ou à la famille pendant une pause peut te rebooster le moral. Certes, ça reste de la triche parce que tu n’es plus tout à fait seul, mais le moral ne connaît pas ce genre de règles 😉.
Embrasse la zen attitude : Apprends à apprécier aussi ces moments sans stimulation. L’ennui, ce n’est pas forcément négatif : c’est de là que naissent les grandes réflexions (ou les idées les plus bizarres). Tu vas peut-être refaire le monde dans ta tête, avoir des flashes de créativité insoupçonnée, ou juste apprécier le silence et le rythme régulier de ton pédalage comme un métronome apaisant. Beaucoup de cyclistes longue distance te le diront : il y a une forme de méditation dans le fait de pédaler des heures. On entre dans une bulle où plus rien ne compte à part le prochain coup de pédale. Ce calme intérieur, c’est précieux. Donc si l’ennui pointe, accueille-le et transforme-le en moment de pleine conscience. (Bon, si tu commences à discuter avec les cailloux, là il est temps de remettre un peu de musique, on est d’accord).
En clair, occupe-toi l’esprit sans te déconcentrer du vélo. Trouve l’équilibre entre te divertir et rester prudent.
L’ennui peut être un adversaire redoutable, mais avec un peu d’imagination (et un bon répertoire de chansons), tu le tiendras à distance. Et qui sait, tu pourrais même y prendre goût, à ces longues heures juste avec toi-même. C’est souvent dans ces moments qu’on se découvre et qu’on trouve les réponses qu’on ne cherchait pas. 😉
Conclusion : Fin prêt pour l’aventure (et la survie) !
Te voilà armé jusqu’aux dents – de bons conseils, du bon sens et un brin d’humour – pour affronter ton périple en solo. N’oublie pas que la longue distance, ce n’est pas une affaire d’extraterrestres : c’est accessible à tout cycliste motivé, du moment qu’on se prépare bien physiquement et mentalement. Tu as maintenant le kit de survie du cycliste solo en tête, il ne te reste plus qu’à préparer ton vrai kit, enfourcher ta bicyclette et t’élancer sur la route (ou le chemin) tel un vaillant baroudeur.
Rappelle-toi, l’objectif ce n’est pas le chrono, c’est l’aventure. Il y aura des galères, il y aura des moments de grâce, tu vas en baver un peu (beaucoup), rire, peut-être pester, mais tu en reviendras plus fort et la tête pleine de souvenirs incroyables. Et surtout, tu en reviendras vivant et fier de toi – avec sans doute une seule envie : repartir pour une distance encore plus folle la prochaine fois, parce que oui, on y prend goût à ces bêtises-là !
Allez, bonne route à toi, l’ultra-cycliste en herbe. Prends soin de toi, profite de chaque kilomètre et n’oublie pas de lever la tête pour savourer le paysage (ça vaut toutes les médailles). On se retrouve à l’arrivée pour fêter ça comme il se doit (et dévorer ce fameux cassoulet que tu auras bien mérité) ! 🚴♂️💪🥳
PS : Pense à partager ton exploit avec la communauté – ne serait-ce que pour qu’on te chambre affectueusement en te demandant si tu as vu des martiens sur la route tant c’était long. L’autodérision fait partie du voyage, et tes anecdotes serviront sûrement aux suivants dans ce grand club des amoureux des longues distances. 🚀👽
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