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Gravel Burn – Stage 1 : là où mes jambes ont compris que l’Afrique du Sud ne plaisante pas

Dernière mise à jour : il y a 1 jour

Il y a des jours où tu montes sur ton vélo et tu sens que quelque chose se prépare.

Pas un truc dramatique façon Hollywood — non.

Plutôt cette petite vibration intérieure, celle qui chuchote :

« Aujourd’hui, ça va être beau. Ça va piquer. Et ça va te rappeler pourquoi tu fais du vélo. »



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Ce matin-là, en quittant le Guest house sous une pluie épaisse, j’ai su.

On n’avait même pas encore rejoint le départ que j’étais déjà trempé.

Cinq kilomètres de liaison, cinq kilomètres à regarder l’eau ruisseler du casque au bout des doigts.

Et pourtant… je souriais.

Parce que certaines journées commencent exactement comme elles doivent commencer.

Grand départ pour la Gravel Burn Stage 1 !


Les premiers kilomètres : diplomatie brisée


Dès la ligne de départ à Knysna Lagoon, j’essaie de raisonner mes jambes :

« Tranquille ce matin. On profite. On observe. »

Elles me répondent :« Oui oui… bien sûr. »

Spoiler : elles mentaient.


À peine la route quitte la ville qu’elle se lève pour grimper Simola Hill, ce mur poli par la pluie.

C’est la mise au point immédiate :le Gravel sud-africain ne cherche pas ton amour, il veut ton respect.

Le goudron luit, l’air est lourd, mes cuisses brûlent déjà…

mais je souris.

Parce qu’il y a des paysages qui t’ouvrent le torse.

Des couleurs qui t’obligent à ralentir rien qu’avec le regard.


Dans la forêt de Knysna : le monde se referme


Une fois Simola passé, on s’enfonce dans la fôret.

La ville disparaît.

La lumière devient verte.

La forêt de Knysna t’enveloppe comme un manteau humide.


Et là, je rentre dans un autre monde.


La pluie, sous la canopée, tombe en grosses gouttes espacées, presque lourdes.

Le sol devient une pâte vivante.

Les pneus s’enfoncent, glissent, reviennent.

Chaque mètre est un dialogue entre toi, ton vélo, et la terre.


À Diepwalle, au cœur de la forêt, j’ai l’impression de rouler au ralenti dans une cathédrale végétale.

Ça sent la terre noire, les feuilles éclatées, le bois trempé.

Chaque bruit se transforme en écho :le cliquetis de la chaîne, les freins qui grincent, les insectes, les oiseaux mes propres soupirs.


Je me sens minuscule et vivant.


Quand ça monte trop : l’honnêteté revient


À un moment, le compteur m’annonce déjà plus de 1 300 m de D+,

et je sais qu’il en reste encore un bon morceau.

Je me demande : « Pourquoi j’aime ça ? Pourquoi je paie pour souffrir ? »


Deux secondes plus tard, je me réponds :« Parce que c’est là que je me sens vivant.

Parce qu’ici, chaque respiration compte.

Parce que je veux me souvenir de ce moment. »


Le vent me claque au visage, la pluie dessine des rivières sur mes bras,

et tout, absolument tout, fait sens.


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Les transitions florales


D'un coup, la forêt devient plus sombre.

La pluie redouble, le sol devient traître, le vélo danse sous moi.

Je serre un peu les dents.

J’aime ça.


Puis tout s’ouvre d’un coup.

La lumière blanche, presque violente.

L’horizon large.

L’air plus sec.

C’est comme sortir d’un rêve humide.


La fatigue douce s’installe.

Celle qui ne te casse pas, mais te parle.


Prince Alfred’s Pass : le moment où le corps s’explique avec la tête


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Quand j’approche De Vlugt, je le sais.

Le gros morceau arrive.


Prince Alfred’s Pass.


Il ne hurle pas.

Il ne se cabre pas.

Il s’impose simplement, long, patient, déterminé.


Le gravier, la terre mouillée, la pente régulière…et cette impression d’avancer dans un décor trop grand pour toi.

Les jambes brûlent.

Le souffle gratte.

Le mental fouille dans les réserves.


Et là-haut, quelque part entre deux virages au-dessus de la vallée,

je comprends :

Je suis exactement là où je dois être.


Les descentes : redevenir un gamin


La bascule vers Avontuur est une libération.

La route ondule, puis décroche.

Le vélo file.

Les gouttes fouettent le visage.

Les pierres claquent sous les pneus.

Le vent arrache des éclats de pluie.


Je redeviens un gamin.

Celui qui descend trop vite, qui rit tout seul, qui se rappelle que la liberté tient parfois dans un simple lâcher de freins.

Un gamin qui ne veut jamais perdre ça.


L’arrivée : le corps calme fin de Gravel Burn Stage 1


Quand j’arrive au camp, près de Avontuur.

Je coupe mon Coros.

Je respire.

Pas un grand “ouf”.

Un souffle qui remercie.

Oui, c’était dur.

Oui, j’ai eu froid.

Oui, j’ai eu faim, glissé, juré, souri, vibré.

Mais mon dieu… que c’était beau.


Et je me rappelle pourquoi j’écris tout ça :

Parce que ces moments-là ont un sens.

Parce que le vélo, ce n’est pas qu’un sport — c’est une manière de sentir le monde.

Parce que le JM qui roule ici est le même que celui qui rentre à Genève, qui aime fort les siens et qui vit chaque journée comme une chance.

qui rêve beaucoup (trop ?),

mais qui ose vivre, vraiment.


Et parce que ce premier stage du Gravel Burn m’a rappelé une chose essentielle :


Je ne suis pas un champion.

Je suis juste un gars qui ose.

Avec un casque rose.

Et un cœur qui aime trop la vie pour se fermer.


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